FAQ : S’entraîner avec ses chaussures de course ?

Stéphane Arrayago sur le Triathlon M de St-Jean-de-LuzDois-je m’entraîner avec les chaussures que je comptais prendre pour la course ? Dois-je privilégier l’amorti pour les entraînements ? S’habituer à ses chaussures de course ne se fait pas du jour au lendemain, ça prend du temps.

Préparez vos chaussures de courses

Au lieu de laisser vos chaussures de course dans le placard jusqu’à la première épreuve, préparer-les lentement lors de vos entraînements hebdomadaires. Car ne les chausser que le jour de course arrivé causera rapidement une énorme fatigue et des courbatures préjudiciables.

Julien Simon : “Oui il faut toujours tester ses chaussures avant et surtout ne jamais partir avec une paire neuve pour une compétition. A part si l’on adore les ampoules !

Commencez à les apprivoiser en les échangeant régulièrement avec vos modèles d’entraînement. Tandis que vous gagnez en assurance et devenez plus performant, vous pouvez les utiliser pour un entraînement complet une ou même deux fois par semaine. Toutefois dans un premier temps, garder à l’esprit que par leur construction, les chaussures de course résistent généralement mieux les jours de courses rapides au lieu de la lenteur des séances d’entraînement et de récupération.

Quel type choisir ?

Si vous avez déjà expérimenté des chaussures bas ou moyen de gamme, vous en connaissez la répercussion sur vos muscles du mollet. Même une courte séance d’entraînement peut vous casser les jambes. L’attribut prépondérant d’une véritable chaussure de sport est sa capacité à protéger des agressions extérieures qui risquent de provoquer des blessures par micro-chocs, glissades ou entailles. Elle ne doit en aucun cas se substituer aux cartilages amortisseurs ni aux muscles stabilisateurs.

Amorti et/ou stabilité ?

Une chaussure avec trop d’amorti apporte un confort incontestable. Mais les vibrations de la foulée sont vitales pour la minéralisation de l’os. Le matériau d’amorti (bulles, semelles, etc.) filtre les ondes de choc et non pas les forces, et finit par exonérer les chevilles, genoux, hanches et la colonne vertébrale de tout effet modérateur dans les mouvements verticaux due à la foulée. Ce matériau va disperser et/ou dispenser les forces et le nombre de vibrations pour accroître le confort. Plusieurs effets néfastes peuvent en résulter, comme l’instabilité à la pose du talon qui va retarder le calcul du cerveau pour déclencher la flexion du genou, ou encore la perte en énergie cinétique qui diminue la vitesse de course et augmente l’effort musculaire. Trop d’amorti équivaut donc à une prise de risque d’entorse, de fracture de fatigue, de blessure de l’os, d’un rééquilibrage corporelle amoindrie et des récepteurs proprioceptifs déréglés.

À l’inverse, une chaussure trop stabilisatrice est un tuteur pour le pied qui prive alors toutes les réactions naturelles d’équilibre. La chaussure doit assurer la meilleure stabilité possible en adéquation avec la configuration du sol tout en permettant au pied de jouer son rôle naturel durant la course : “amortisseur, équilibreur et propulseur”.

Benoit Kuentz : “Comme les roues, il y a celles pour l’entrainement, les “passes-partout” un peu lourdes, et les légères que tu utilises pour les courses. Les légères il ne faut pas trop en abuser sinon la blessure est assurée.

Moins de drop pour moins d’impacts

La principale raison pour que les chaussures soient plus ou moins “impactantes” est l’écart descendant du talon à la pointe. Les chaussures d’entraînement classiques rembourrées ont une rampe (un drop) assez importante qui permet à l’avant-pied de reposer plus bas que le talon, soulageant les muscles du mollet et le tendon d’Achille. Les chaussures basiques ont une rampe minimaliste -voire aucune- à la pointe, et le nivellement de la chaussure monte votre avant-pied, mettant la tension de retour sur les muscles du mollet.
Comme nous l’avons décrit, l’essentiel réside dans la stabilité bien avant l’amorti. Ainsi des chaussures universelles à semelles plutôt larges et dont la rampe est proche de 0, ou au moins compris entre 4 mm et 10 mm, peuvent convenir.

Pour résumer en relativisant, le “trop” est l’ennemi du “bien”. En fait, il serait judicieux d’avoir une paire stable avec un peu d’amortie pour les sorties longues et une autre plus légère et dynamique pour les sorties courtes.
Trouver le bon compromis entre amorti et stabilité à votre égard (car chaque coureur est unique de par sa morphologie) est du domaine du professionnel. Alors n’hésitez pas à demander auprès d’un spécialiste de course à pied équipé d’appareils de mesures (notre partenaire Foulée Bayonne, par exemple).

Changez vos chaussures de course

Fin de saison, période de soldes, rien n’est réellement normalisé pour acheter de nouvelles chaussures de course. Tout est dans le ressenti, dans l’attention que vous portez à des signaux qui apparaissent progressivement : douleurs aux mollets, aux fessiers ou au dos. Ce sont les premiers symptômes annonçant que vos chaussures sont fatiguées. Ne vous accrochez donc pas trop à elles, les spécialistes préconisent de faire 800km maximum avec la même paire. Faites le calcul : si vous courez 20km par semaine, l’échéance survient au bout de 40 semaines, soit environ 10 mois. Mais pas question de les jeter de suite car ce sont bien elles qui vont devenir vos compagnes d’entraînements durant encore quelques mois.

Benoit Kuentz : “Les chaussures de running c’est comme les cales de vélo, il ne faut pas attendre qu’elles soient bien usées pour les changer.

Crédits photos : AMprod et G. Soubelet

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