IRONMAN DE NICE par Ironbobby et cyril Amiot

IRONBOBBY

 

Dimanche 12 Juin 2016 :
Y a Guillaume (Primault) qui m’envoi un texto ou il me dit qu’il s’est inscrit à Nice pour l’été 2017. LOL. Il pense que je vais m’inscrire aussi. 
En cette saison il fait chaud, t’as pas envie de t’entrainer pendant 20h par semaine. Il fait tellement beau qu’en cette saison tu bois des bières avec tes amis tous les soirs, tu manges au resto, tu fais du surf le matin, le midi et même le soir pendant le coucher de soleil. Tu profites des journées qui s’allongent. 

Mardi 14 Juin 2016 : 
Je me suis inscris.
Merde.

Dimanche 23 Juillet 2017 4h30. Le réveil sonne.
Ma petite femme (Sirikit, c’est son prénom) me demande si j’ai bien dormi alors que j’ai l’impression que je viens de me coucher. Elle fait semblant de me sourire comme si j’allais passé une belle journée. Merde, on y est. Le départ est à 6h30. Il a fait chaud cette nuit, peut être que j’ai pas assez dormi, peut être que c’est un cauchemar en fait, peut être que ça va être horrible. J’ai l’impression de partir à la guerre.

Comme d’habitude je suis tellement large au niveau timing que j’arrive sur le parc à vélo pour gonfler mes pneus à 6h15. Y a personne dans le parc à part un arbitre qui m’engueule pendant que je donne tout pour gonfler mon vélo. Je suis encore en short et en tongue, j’ai même pas enfilé ma combi. Je me dis qu’il exagère, je suis encore large mais ça se voit pas bien, il se rend pas compte.
C’est bon j’ai enfilé le bas de ma combi, je cours partout pour poser mon sac et ma pompe à vélo. J’entends le speaker qui s’excite au loin, il doit se passer un truc important sur la plage. Y a toujours l’arbitre du parc à vélo qui m’engueule.
A 6h29, je suis sur la plage, dans mon sas de départ. Un bénévole m’aide à fermer la combi, je suis en nage avant même d’avoir commencé la nat. Je l’avais annoncé : je suis large de 1min. Faut pas que j’oublie de le dire à l’arbitre du parc à vélo après la course.

Natation : 
Top départ des 3.8km. C’est agréable, l’eau est bonne, un peu fraiche, claire comme dans le grand bleu, ça fait un peu peur même. Après 17m d’échauffement je me dis qu’il faudrait que je pose ma nage, comme Guillaume et Hugues me l’ont appris pendant les séances de nat des 3 dernières années. Et c’est à ce moment, que je me rends compte que j’ai jamais vraiment compris ce que ça voulait dire “poser sa nage” alors je m’accroches à tous les mecs que je vois jusqu’a ce que je sois trop fatigué et que j’ai mal partout. Au final Guillaume sort de l’eau en 52min, Benoit (Perruche) en 55min et moi en 59min
Je fais ma transition, je prends mon temps. Je fais un bisou à Sirikit qui est derrière les barrières, je suis un peu inquiet on dirait qu’elle a plus peur que moi. Mais tout le monde m’encourage j’ai l’impression d’être aux J.O.

Vélo :
C’est parti pour 180km. C’est jamais plat. Y a même un mec qui a décidé de nous faire passer par un petit Tourmalet à partir du 20ème km : “La Condamine”. La bas t’es presque arrêté, tu mets tout à gauche, y a des gens qui t’engueulent pour que t’ailles plus vite. Y a même des mecs qui ont écrit des trucs sur la route comme sur le Tour de France “Vas y josé c’est bientôt fini”, “Kéké t’es un champion”, “Allé la Bite”. Ah celui la il m’a fait rigoler. Faut pas que j’oublie de le dire à l’arbitre du parc à vélo après la course, ça le fera peut être rigoler aussi. Ou peut être qu’il m’engueulera parce que c’est son nom.
Quand je suis arrivé en haut de “La Condamine” je pensais que j’avais monté le col de l’Ecre, mais j’ai arrêté de me prendre pour Romain Bardet quand j’ai vu que j’avais que 130m de dénivelé au compteur, il en manquait 1770 et 160km.
Alors j’ai commencé à profiter du paysage magnifique, des routes fermées pour nous. Des gens sur le bord de la route qui t’encouragent. Mais c’est pas vrai, on est vraiment aux J.O ?  
Il commence à faire chaud, j’ai les cuisses qui me démangent mais je me retiens, c’est quand même le pied. Je bois souvent et je mange ce que je peux pendant l’ascension du col de l’Ecre.
Au fur et à mesure que j’avance je rattrape Benoit, il m’a dit la veille “j’ai de bonnes jambes”, il dit tout le temps ça, mais je comprends pas. Y a des matins il se réveille et il choisit : “aujourd’hui j’ai envie d’avoir mal je vais mettre mes jambes de merde, c’est mieux”. En tout cas il à l’air de profiter, il est content !
Je continue mon ascension et j’arrive sur Guillaume, on discute un peu et on arrive en haut du 1er col en même temps. Il me dit qu’il est pas très bien. Merde. Je repense aux entrainements qui n’étaient pas tous marrant. Aujourd’hui c’est le dernier.
La suite c’est de la montée, des ravitos, des kilomètres, des descentes, des gens qui t’encouragent, un mec qui tombe, et enfin du plat. Mais aussi un putain de vent de face sur le retour. Interminable.
C’est bon j’ai fais 180km comme un grand. Tout seul. J’ai bu au moins 60 Litres d’eau. Je suis large.
Au final Guillaume pose le vélo en 5h42min, Benoit en 5h40min et moi en 5h28min, 
Je fais ma transition, je prends encore plus mon temps, je fais un bisou à Sirikit. Elle me dit qu’elle est fière. Eh ben moi j’ai juste l’impression d’être complètement sec.
Je mets mes chaussures de course à pied. Cette fois le plus dur va commencer.

Marathon :
J’ai jamais couru de marathon. Mais quand je lève la tête et que je me dis que je dois aller au bout de la promenade des anglais (tout au bout la bas…), revenir et faire ça 4 fois. Je me dis que ça va être très très long. 42km en plein soleil à griller comme une saucisse, alors que y à la plage à 20m. On en a eu une bonne grosse idée de merde. Hein ?
Je pars doucement, j’ai trop mal à l’estomac pour partir plus vite, j’ai l’impression de marcher, je suis à 5’20/km. C’est pas du tout l’allure cible prévue, mais au moins j’arrive à courir. Guillaume revient sur moi, on discute je peux pas accélérer ça fait mal, il me dit “C’est bon, tu prends sur toi, ça va passer, sois patient t’es large” et après il s’en va comme un cabri à 4’30, sans forcer.
Sur le parcours, y a des douches et des ravitos. Ils sont espacés de 2km. Le pied. Y a même des gars qui s’arrêtent, ils font leur choix : “A l’instant présent. Là au 8ème km, je suis plus tuc, pâte de fruit ou banane ?” Alors quand j’ai vu un mec au ravito mettre une pâte de fruit entre 2 tucs au fromage, je me suis dit que lui il était là pour profiter de la vie. Ce mec, il devait avoir des brochettes de boeuf, tomate mozza sur le vélo. Oh ouais.
Au 10ème km, on se retrouve ensemble avec Benoit et Guillaume. Guigui a ralenti il sent que son genou lui fait mal. Merde. Il finira en courant mais avec un genou en moins. Il a appliqué sa règle “C’est bon, tu prends sur toi, ça va passer, sois patient t’es large”. Sauf que c’est jamais passé.
Au final je conserve un rythme à 5’/km, ce qui m’a donné l’occasion de faire quelques kilomètres avec un bordelais et un parisien très sympas. Le seul problème du parisien c’est que dès qu’il y avait quelqu’un qui criait son nom il faisait des accélérations. Et comme y a marqué ton nom sur le dossard, tout le monde crie ton nom. Je lui ai demandé pourquoi il accélérait autant par accoup. Il m’a dit qu’il n’accélérait pas. Je lui ai dit qu’on était à 4’30 pendant au moins 10s toutes les minutes. Il m’a dit que c’est ma montre qui déconnait. J’ai rien dit. J’en ai conclu qu’on déconne pas à Paris avec le fractionné.
A peu près au 20ème km je n’ai plus mal à l’estomac, en tout cas je sens plus rien. Je n’ai pas envie d’accélérer et je sais pas si je peux, mais je suis bien la… Benoit n’est pas très loin derrière. Il est régulier aussi.
On conserve ce rythme jusqu’a la fin.
On m’a dit que j’aurais envie de chialer juste avant la ligne. Et c’est vrai que tu repenses à tous les moments sympas durant la prépa : les rigolades, les conneries, les accidents de vélo, les hypos, les questions cons que tu poses, le camping, ma première course de vélo, les entrainements tous les week end, la montagne, et ton record de 22h par semaine. Et surtout Sirikit qui a accepté ça. 
Et la c’est vrai que c’était pas mal de sacrifice, mais c’était génial !

Finish :
Surement la plus belle chose qui me soit arrivée sportivement. La cerise sur le gâteau c’est une fenêtre métabolique de 3 mois qui est maintenant ouverte. Je vais manger des Frozen Yogourt avec des Kinder Bueno dessus au Frozen Palm tous les jours !

Guillaume PRIMAULT – 11:02:12 – 168ème scratch – 32ème groupe d’age
Benoit PERRUCHE- 10:20:01 – 57ème scratch – 11ème groupe d’age
Rémi CHASLES – 10:14:37 – 43ème scratch – 7ème groupe d’age

Mikel DUBLANC11:56:22 428ème scratch 82ème groupe d’age

Patrick BERGEYRE : 13: 04:28 822éme scratch 6ème groupe d’age.

Valérie BERDOULAT 15:01:05 1488ème 2ème groupe d’age

Je suis tellement content de cette expérience. Même si j’étais pas à l’aise à pied, j’ai vraiment profité parce que j’étais prêt !
Et ça c’est grace à Nicolas (Gounet) qui m’a bichonné pour cette prépa, et Guillaume parce que c’est un mec qui te tire vers le haut, et même si il dit n’importe quoi quand on fait du vélo trop longtemps ensemble, il est sympa. Il mérite largement les moins de 10h mais ça c’est pour la prochaine fois.

Merci 

Ps : Je souhaite une super course A l’EmbrunMan à notre Franky Guenan, qui est surement l’homme le plus en canne de 2017, avec ses sorties sac à dos plein de cailloux pour monter Otxondo 10 fois d’affilés.

Sachez que cette course je l’ai faite pour William mon cousin atteint du Syndrome de Prader-Willi et son association. C’est lui le sportif dans cette histoire. Il le mérite 100 fois. Il en reste plus que 99. 

 

Récit de Cyril AMIOT

IM de Nice
A Nice, l’eau est salée
A Nice, il y a du vent
A Nice, il fait chaud
A Nice, tu montes des cols
A Nice, tu descends des cols avec du vent
A Nice, les allers retours à pied sur laprom’ sont interminables, et pourtant…
Malgré ces conditions climatiques Hawaïennes ils ont vaincu l’IM. Pourquoi ?
Parce qu’à Nice, les paysages sont sublimes
Parce qu’à Nice, l’ambiance est exceptionnelle
Parce qu’à Nice, tu ne doutes pas
Parce qu’à Nice, tu vis un moment unique
Parcequ’à Nice, you are an Ironman
Bravo à Valérie, Patrick, Guillaume, Benoît, Rémi, Mikel pour votre magnifique prestation d’acteurs dans cette superbe production azuréenne.

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